Tahitian Street Art
12 mai 2017Guide des fruits de Tahiti et ses îles
2 août 2017TIKI
4 300 XPF
Objets phares dans les plus prestigieuses collections du monde, musées ou privées, les tiki furent aussi un objet de fascination pour les artistes occidentaux avant-gardistes depuis la fin du 19eme siècle, tel que Gauguin puis quelques années plus tard, Picasso, les Dadaïstes et les Surréalistes, fascinés par la présence indescriptiblement forte de l’abstraction du tiki, par la puissance dégagée.
De nos jours, le tiki est devenu l’icône la plus galvaudée de la culture ancestrale marquisienne. Pour des raisons qui trouvent leur origine dans l’inconscient collectif, notre monde actuel utilise le symbole fort du tiki pour incarner la culture ancestrale des polynésiens.
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En co-édition avec le Musée de Tahiti et des îles/Te Fare Manaha.
TIKI s’inscrit dans le prolongement de l’exposition éponyme organisée par le Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha et présentée au public du 15 septembre 2016 au 19 mars 2017. Ces deux projets sont nés d’un constat : le tiki marquisien bien que mondialement (re)connu garde une part de mystère. Depuis la fin des pratiques religieuses ancestrales, les connaissances sur les tiki se sont perdues. De son côté, la polysémie du mot « tiki » complique leur compréhension. En effet, il désigne à la fois la statue anthropomorphe, le motif dérivé généralement de la figure humaine, un personnage majeur de la mythologie polynésienne – personnification du sexe masculin et de la force procréatrice – et, dans un contexte ésotérique, le phallus.
Alors, qu’est-ce que « tiki » ?
C’est autour de cette question que le musée a réuni des anthropologues, des ethnologues, des archéologues, des linguistes et des acteurs locaux de la culture marquisienne pour démêler les liens complexes qui unissent ces différentes acceptions. TIKI rassemble leurs contributions et nous transporte aux îles Marquises, bien avant les premiers contacts avec les Européens, à la rencontre d’une autre conception du monde, très éloignée de la pensée occidentale. Un monde à l’origine duquel Tiki, le héros légendaire, occupe une place centrale et où l’homme reste connecté à l’esprit de ses ancêtres.
La tradition orale, tel un fil d’Ariane, accompagne le lecteur tout au long de l’ouvrage. Elle lui permet notamment de remonter aux origines de l’Homme polynésien et d’une préoccupation humaine fondamentale : la reproduction, une des clés de compréhension du tiki. Naissance des îles, organisation sociale, mort, généalogies sacrées, rites secrets réservés aux seuls initiés – prêtres ou chefs fameux –, entraînent le lecteur dans un univers étonnant et poétique mais également obscur, et parfois redoutable. Les photographies des tiki conservés au musée ou encore in situ, les reproductions des tous premiers dessins réalisés sur place, ou encore les récits légendaires dans leur version de collecte viennent illustrer le propos et participent à cette immersion marquisienne.
Les axes de réflexions.
Les premiers chapitres se penchent sur Tiki le personnage mythologique, puis sur tiki le motif, et enfin sur tiki la statue. Ils s’appuient sur la tradition orale, les témoignages des premiers navigateurs ayant visités l’archipel, et les résultats de récentes recherches. Ils donnent d’autres clés, de lecture cette fois, nécessaires pour appréhender le chapitre suivant consacré à l’omniprésence, dans les objets marquisiens, de tiki ou de motifs y faisant référence. Apportent-ils une dimension particulière à l’objet ? Sont-ils la marque d’un tapu attaché à quelques ancêtres glorieux voire leur manifestation ? La tradition orale peut-elle, ici aussi, apporter des éléments de réponse ? Autant de questions qui donnent l’occasion de découvrir des objets rares, issus des collections du musée, et d’y poser un regard différent grâce aux descriptions détaillées des auteurs.
L’ouvrage se referme sur la place du tiki dans la société marquisienne d’aujourd’hui, soulevant l’épineuse question de l’avenir de ceux encore in situ et des sites archéologiques sur lesquels ils sont implantés. Ce dernier chapitre revient également sur l’histoire de l’archipel et sur l’impact des premiers contacts, entre populations locales et Européens, qui ont précipité l’effondrement de la culture ancestrale.
En retissant les liens qui unissent le tiki à Tiki, le Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha propose une analyse interdisciplinaire unique sur deux figures emblématiques des îles Marquises au fondement de la Terre des hommes.
Pays d'origine : | Polynésie française |
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Edition : | Première Édition |
Année de parution : | 2017 |
Nombre de pages : | 248 |
Type de couverture : | Cartonnée |
Finition : | Relié cousu |
Poids | 1800 g |
Dimensions | 235 × 295 mm |
DONALDSON Emily C.
En 2001, le professeur d’archéologie du Pacifique d’Emily C. Donaldson à l’université d’Harvard propose à ses étudiants de venir effectuer des fouilles avec lui au village de Vaitahu, à Tahuata. C’est lors de cette expérience qu’Emily tombe amoureuse des Marquises. Elle revient l’année d’après pour sa thèse, puis chaque année depuis. Elle participe à des fouilles, enseigne le marquisien aux étudiants en archéologie qui viennent sur place, entretient le musée communautaire de Vaitahu. Passionnée par la culture marquisienne, elle ne cesse d’approfondir ses connaissances et tente de valoriser la richesse de ce territoire à son niveau.
GUIOT Hélène
Hélène Guiot est docteure en préhistoire-ethnologie-anthropologie de la Sorbonne, associée à l’UMR PALOC, chargée de cours à l’Inalco. Elle mène des recherches sur les sociétés de Polynésie en s’attachant aux savoirs et savoir-faire, aux pratiques de valorisation des matériaux et aux productions esthétiques. En focalisant ses travaux sur des objets-patrimoines (pirogues, étoffes d’écorce, etc.), son projet de recherche vise à énoncer les conceptions qu’élaborèrent les Polynésiens sur leur univers insulaire. Dans ce contexte, les questions de patrimoines matériels et immatériels intègrent sa réflexion. Hélène Guiot réalise des études de collections muséographiques, conçoit et participe à des expositions en France et en Polynésie.
HIQUILY Tara
Tara Hiquily est chargé des collections ethnographiques au Musée de Tahiti et des îles.
HUUKENA Teiki
Né à Nuku Hiva aux Marquises en 1974, Teiki Huukena a été élevé par ses grands-parents jusqu’à l’âge de 10 ans, dans un milieu de sculpteurs. À ses 10 ans, il rejoint sa mère à Tahiti et rentre au petit séminaire, qu’il quitte à l’âge de 14 ans, faute de vocation. Après deux années en France, il s’engage à ses 17 ans pour la légion étrangère. Il prend sa retraite 19 ans plus tard et ouvre un salon de tatouage – une passion qui ne l’a jamais quitté – à Nîmes. Il est l’auteur des ouvrages de référence sur le tatouage marquisien Hamani haa tuhuka, Te patutiki, tome 1 et 2.
IVORY Carol
Carol Ivory est historienne de l’art et a été professeure émérite de la Washington State University, USA, jusqu’en 2014. Ses recherches portent sur l’art, la culture et l’histoire des îles Marquises. En 2016, elle a assuré le commissariat de l’exposition « Matahoata : arts et société aux îles Marquises », présentée au musée du quai Branly à Paris.
MOLLE Guillaume
Guillaume Molle est archéologue et enseignant-chercheur à l’Australian National University. Sa thèse de doctorat, soutenue en 2011 à l’université de la Polynésie française, portait sur la préhistoire de l’île de Ua Huka aux Marquises où il conduit un programme de recherches depuis maintenant dix ans. En parallèle, il développe des projets archéologiques sur les îles Gambier, aux Tuamotu ainsi qu’à Tetiaroa au travers de collaborations franco-internationales. Il a enseigné l’archéologie du Pacifique à l’UPF, à la Sorbonne et à l’université de Californie-Berkeley avant de rejoindre l’ANU en 2016. Ses travaux ont fait l’objet de plusieurs publications.
MU-LIEPMANN Véronique
Véronique Mu-Liepmann a été conservatrice du musée de Tahiti et des îles de 1982 à 2011. Parallèlement à cette activité, et nourrie par celle-ci, elle a dirigé et été co-auteure de plusieurs ouvrages, dont 5 publiés aux éditions Au vent des îles.
OTTINO-GARANGER Pierre
Fils de Paul Ottino, ethnologue de Polynésie et de l’océan Indien, fils fa’a’amu de José Garanger, préhistorien océaniste qu’il a suivi au Vanuatu et en Polynésie française, Pierre Ottino-Garanger était prédestiné. Il fait ses études à l’Institut d’art et d’archéologie de l’université de Paris-I Panthéon-Sorbonne et est envoyé en tant que VAT-Orstom à Ua Pou, aux îles Marquises, où il trouve matière à sa thèse de troisième cycle d’ethnologie préhistorique. Ses travaux le mènent en Nouvelle-Calédonie et à Wallis. Il participe également à des fouilles en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Depuis plusieurs années, avec Marie-Noëlle de Bergh, il s’intéresse à l’organisation humaine aux îles Marquises, à la façon dont les communautés ont vécu sur ces îles-montagnes en créant une culture riche, en harmonie avec l’environnement. Leurs travaux sont menés en étroite coopération avec les Marquisiens et dans le souci de sauvegarder leur patrimoine, depuis l’architecture monumentale… jusqu’aux plus délicates images tracées sur la pierre ou dans la peau. Pierre Ottino-Garanger est docteur en archéologie préhistorique et chercheur à l’IRD (Institut de recherches pour le développement). Il consacre ses recherches à l’évolution des cultures et à l’organisation de l’espace chez les sociétés du Pacifique.
SAURA Bruno
Bruno Saura est né à Metz le 5 août 1965. Cet universitaire est l’auteur de travaux scientifiques et d’essais consacrés à la Polynésie. S’il fallait trouver un thème commun à ses oeuvres, ce serait l’homme polynésien, avec sa sensibilité et ses habitudes, ses misères et ses travers. Bruno Saura est avant toute chose observateur attentif de la réalité polynésienne. Il met à nu les souffrances d’une population autochtone qui habite poétiquement et violemment une Polynésie en perpétuelle mutation, sans cesse en quête de son identité originelle. Bruno Saura est professeur en civilisation polynésienne à l’université de la Polynésie française. Titulaire d’un doctorat en science politique et d’une habilitation à diriger des recherches en anthropologie de l’université d’Aix-Marseille III, il habite depuis longtemps en Polynésie française. Ses principaux travaux portent sur la tradition orale des îles Sous-le-Vent (La lignée royale des Tamatoa de Raiatea, 2003 ; Huahine aux temps anciens, 2005), ainsi que sur les questions ethniques, politiques et religieuses dans le Tahiti d’aujourd’hui (Des Tahitiens, des Français – Leurs représentations réciproques aujourd’hui, 1998 ; Tinitō, la communauté chinoise de Tahiti, 2003). Son dernier livre, Un poisson nommé Tahiti, explore les mythes portant sur l’origine de Tahiti et les interprétations qui peuvent en être faites.
DUNIS Serge
Serge Dunis est normalien, agrégé d’anglais, docteur d’État en civilisations du Pacifique, professeur des universités, anthropologue aujourd’hui spécialiste de mythologie.
TETAHIOTUPA Edgar
Edgar Tetahiotupa est enseignant, anthropologue et membre du Centre des nouvelles études sur le Pacifique. Ses travaux portent sur la culture, les langues, et la tradition orale polynésiennes.
LAVONDES Anne
Anne Lavondes a été directrice du musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha de 1976 à 1983.
OTTINO-GARANGER Marie-Noëlle
Marie-Noëlle Ottino Garanger est anthropologue et membre associé à l’UMR PALOC. Spécialiste de la culture marquisienne, elle concentre ses travaux sur la culture matérielle, les savoirs et usages anciens, l’art, et particulièrement le tatouage. Elle a notamment publié, avec Pierre Ottino Garanger, Te patu tiki, le tatouage aux îles Marquises aux éditions Ch. Gleizal, en 1998. En 2016, elle a participé à la réédition du volume 1 de l’ouvrage de Karl von den Steinen, Les Marquisiens et leur art.
VIEILLE-RAMSEYER Christel
Christel Vieille-Ramseyer est documentaliste et consultante en valorisation du patrimoine culturel, plus particulièrement du patrimoine documentaire polynésien. Elle a participé à la réalisation de plusieurs expositions organisées autour des collections du Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha, notamment « Mangareva », « Nos ancêtres de… Taïwan », « Tapa d’Océanie ». En 2015, le musée lui a confié le co-commissariat de l’exposition « Tiki », ouverte au public en septembre 2016, puis la direction éditoriale du catalogue, paru en juin 2017.