Nicolas Kurtovitch est né en 1955 à Nouméa. Sa famille maternelle est installée en Nouvelle-Calédonie depuis 1843. Son père est lui un migrant yougoslave, qui a quitté Sarajevo en 1945 et est reparti assez vite vers l’Europe. Poète dès 1973 avec la publication de Sloboda, Nicolas Kurtovitch va au fil des années s’essayer également à tous les autres genres : nouvelles, essai, théâtre et roman. C’est qu’il témoigne avant tout d’un refus profond, vital, de tout ce qui, peu ou prou, enferme, réduit, et même définit, au sens où la définition vise à fixer, arrêter, limiter. Il est en outre l’une des premières voix calédoniennes d’origine européenne à s’être explicitement interrogée sur la nature de la relation entre les communautés en présence sur sa terre natale, et à avoir posé sans ambiguïté la reconnaissance de la primauté du peuple premier comme condition du vivre-ensemble. Écrivain de la main tendue, il a co-écrit plusieurs ouvrages avec des auteurs kanak : le recueil de poèmes, Dire le vrai avec Déwé Gorodé en 1999 ou encore une pièce de théâtre, Les Dieux sont borgnes, avec Pierre Gope en 2002.
Reconnu, Nicolas Kurtovitch est régulièrement invité à des résidences d’écriture tant en métropole que dans le Pacifique. Dernièrement c’est à Shangaï que le poète a été convié parmi d’autres écrivains de renom. Par le voyage et les rencontres, il poursuit, la plume à la main, son exploration du monde et de la mémoire sans pour autant se départir de sa volonté d’habiter le présent.