Auteure à l’engagement éminemment politique, Titaua Peu donne à voir une société polynésienne réaliste, loin des clichés illusoires. Elle représente une des principales voix francophones de la littérature du Pacifique. Prenant le pas des « écrivains de l’ailleurs », c’est par sa voix tahitienne que s’expriment les réalités de son propre pays. Malgré son refus d’assimilation et son côté inclassable, elle s’impose pourtant définitivement comme auteure incontournable du paysage intellectuel et artistique polynésien.
Mutismes est son premier roman. Paru initialement en 2003, il fait d’elle la plus jeune auteure tahitienne à être publiée. Dès sa sortie, ce qu’elle décrit comme une « fiction », car « rien ne s’est passé et pourtant tout est vrai », fait scandale : ce texte est un véritable coup de poing contre l’establishment. Manifeste indépendantiste, il (re)donne voix aux oubliés des années fastes du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP).
Avec Pina, son second roman, lauréat du Prix Eugène Dabit en 2017, Titaua Peu réalise un tour de force volontairement déterminé, salué par la critique, qui scelle son combat littéraire tout autant que social.
Pina a été publié en version US en août 2022, par les éditions Restless Book, traduit par Jeffrey Zuckerman, après avoir été lauréat du concours French Voices – AWARD GRAND PRIZE IN FICTION 2019 aux États-Unis.