Karl von den Steinen (1855-1929), jeune médecin allemand, embarqué dans les années 1879-1881 pour le Mexique, la Californie, le Japon, Java, les Indes et l’Egypte, écrira que « c’est pourtant des îles polynésiennes que j’ai ramené les impressions les plus fortes et les plus vivantes, celles où l’homme et la nature s’accordent dans la beauté et la joie comme nulle part ailleurs dans le monde. »
En 1897, le Musée de Berlin le charge d’une mission aux îles Marquises afin d’y combler une lacune importante dans le domaine ethnologique. Il y passa 6 mois, « passant d’une vallée à l’autre par les crêtes des montagnes, tous les villages des six îles habitées, j’y ai perdu vingt kilos… J’ai noté les paroles des chants et des généalogies qui remontent à la nuit des temps… Mon intérêt personnel me portait vers ces récits sacrés de la patrie d’origine, de la Polynésie centrale et d’autres îles éloignées. »
Quoiqu’il considère que nombre des trésors de l’ancienne culture ont déjà été enlevés, il va s’atteler à un inventaire ethnographique remarquable du patrimoine matériel marquisien, photographiant, dessinant, décrivant plus de 1 000 pièces. Ses travaux ont été publiés en 1925 à Berlin : Die Marquesaner und ihre Kunst : Studien über die Entwicklung primitiver Südseeornamentik nach eigenem Reiseergebnissen und dem Material der Museen, 3 vol., Berlin : D. Reimer (E. Vohsen).