Romancier (Le Baiser de la mangue, Au vent des Îles, 2005, Les Feuilles du Banian, Au vent des Îles, 2008), nouvelliste, poète (Au Fond de nous les morts, Le Décaèdre, 2004), dramaturge et peintre, Albert Wendt est sans doute l’écrivain qui a le plus contribué à l’émergence des littératures anglophones du Pacifique. Né en 1939 aux Samoa occidentales, Albert Wendt a vécu et enseigné dans son pays natal, à Fidji, à Hawaii et en Nouvelle-Zélande où il a reçu les plus grands honneurs nationaux. Ses premières œuvres retracent les soubresauts endurés par les cultures des îles au contact des colonisateurs. Bien loin d’opposer « tradition » et « modernité », ses romans comme Les Feuilles du Banian et Le Baiser de la mangue retracent les ambiguïtés d’une hybridité complexe et conflictuelle. Ses recueils de poèmes comme Au Fond de nous les morts plongent dans les tréfonds d’un héritage multiple. Refusant d’idéaliser le « paradis des mers du Sud » si cher à de nombreux voyageurs européens, Albert Wendt met en scène des Polynésiens aux destins souvent tragiques devenus urbains et prolétaires et qui tentent de concilier le monde des ghettos et des valeurs culturelles plus anciennes. Cet interprète respecté et populaire du monde polynésien, ce « géant du Pacifique Sud », est aussi passionné de peinture et de théâtre.